Projets réalisés

Universite de bordeaux
cnrs

Inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap psychique : leviers et freins psychosociaux et juridiques//

Acronyme :

IPPSHP


Financement :

IReSP : Institut de recherche en santé publique


Porteur :

Sonia Laberon


Equipe associée :

Le laboratoire « Psychologie, santé et qualité de vie » EA 4139, Université de Bordeaux, Dr Laberon (Enseignant-chercheur en Psychologie du Travail et des Organisations) ; Le laboratoire COMPTRASEC, UMR 5114,CNRS - Université de Bordeaux, Pr Auvergnon (directeur de recherche CNRS) et Dr Lerouge (chargé de recherche CNRS) ; Le CAPRIT (Centre d’Action en Prévention et Réadaptation de l’Incapacité au Travail), Université de Sherbrooke, Pr Corbière (Professeur titulaire en Psychologie du Travail)


Durée :

2 ans - octobre 2014 - octobre 2016


Résumé :

Dans un contexte où les problèmes de santé mentale en milieu de travail augmentent de façon alarmante dans le monde (OMS, 2005), avec une proportion inquiétante de déclarations d’inaptitudes professionnelle pour cause de dépression (cf. pour le Canada : Dewa, McDaid, et Sultan-Taïeb, 2011 ; pour l’Europe : enquête IDEA réalisée par l’Association Européenne contre la Dépression-EDA), une orientation forte de la recherche et des politiques de santé publique autour de la prévention des risques professionnels et notamment des risques psychosociaux au travail (par ex. Commissions des Communautés Européennes, 2008) a pu être constatée. Dans ce cadre, les chercheurs attirent l’attention sur l’importance de mettre en place des mesures de prévention des troubles psychiques en entreprise en développant des conditions favorables à la qualité de vie au travail des salariés (prévention primaires, anticipatrices des risques, voire secondaires visant à améliorer la situation ou même tertiaires avec des prises en charge « réparatrices »). Cependant, dans ce processus, peu de recherches envisagent la question de la réintégration des personnes qui n’ont pas pu bénéficier à temps de ces mesures de prévention et qui ont déclaré un problème de santé mentale, les obligeant à rompre avec le monde du travail. Outre le fait que la France estime le coût de la prise en charge du handicap psychique à 14 milliards d’euros (Rapport IGAS, 2011), c’est la « désinclusion » professionnelle de ces personnes et de leur devenir dont il est question.

La littérature sur l’insertion professionnelle des PSHP fait état de résistances à leur emploi en France (par ex. selon l’enquête de IMS-Entreprendre pour la cité, Al Adlouni, Chevalier, Dauvergne, Lauvergne, Plégat, de Reboul et Scharnitzky, 2011) et ailleurs, notamment en raison des préjugés des employeurs (Corbière et al., 2012). Ces résistances persistent malgré les obligations légales en la matière (par ex. en France : loi du 11 février 2005 sur l’Egalité des Droits et des Chances). Les études sur le sujet sont développées au Canada notamment en matière de réadaptation des PSHP en milieu de travail. En France, la recherche reste focalisée sur l’accompagnement des PSHP dans leur réinsertion professionnelle dans des milieux protégés (cas des entreprises sociales par ex.). D’une façon générale, les travaux sont peu centrés sur les organisations et leurs acteurs (dirigeants, collègues, acteurs syndicaux) et peu de connaissances existent au sujet de leurs attitudes facilitant ou entravant le processus d’accès et de maintien en emploi dans les milieux ordinaires de travail.

Ces éléments, croisant des aspects psychologiques et juridiques conduisent à adopter une approche interdisciplinaire (psychologie du travail et des organisations et droit du travail et de la sécurité sociale) pour traiter de cette problématique. L’avancée du Canada sur ces questions engage à poursuivre une recherche collaborative et comparative. Le projet de recherche renvoie ainsi à l’étude des contextes favorables ou défavorables au développement de la participation à la vie professionnelle des personnes ayant rompu avec le milieu du travail suite à la déclaration d’un problème de dépression. Les attitudes et les pratiques organisationnelles sont étudiées à travers le questionnement d’employeurs et d’acteurs syndicaux. Un état des lieux des normes, des initiatives et orientations actuelles sur le sujet au niveau International est également prévu.